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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/192

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veau. Justine se crut perdue ; jamais la mort ne s’était approchée d’elle sous des formes plus sûres et plus hideuses. Cependant Roland reparaît, il la sort du cercueil ; tu seras au mieux là dedans, lui dit-il ; il semble que cette bierre ait été faite pour toi ; mais, t’y laisser finir tranquillement, ce serait une trop belle mort ; je vais t’en taire sentir une d’un genre différent, et qui ne laisse pas d’avoir ses douceurs : Allons, implores ton foutu Dieu, putain ; pries-le d’accourir te venger, s’il en a vraiment la puissance… La malheureuse se jette sur le prie-dieu ; et pendant qu’elle ouvre à haute voix son cœur à l’Éternel, Roland redouble sur les parties postérieures qu’elle lui expose, ses vexations et ses supplices ; il flagellait ces parties de toute sa force avec un martinet armé de pointes d’acier, dont chaque coup faisait jaillir le sang jusqu’à la voûte.

Eh bien ! continuait-il en blasphêmant, il ne te secoure pas, ton Dieu ; il laisse ainsi souffrir la vertu malheureuse ; il l’abandonne aux mains de la scélératesse ! Ah ! quel Dieu, Justine, que ce Dieu-là !… quel infâme bougre de Dieu ! Combien je le méprise et le bafoue de bon cœur ! Viens, lui dit-il ensuite, viens, ta prière dois être achevée ; en faut-il