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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/222

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conversation tomba sur la Delisle. Cette créature ne te vaut pas, dit Roland ; j’aime assez son cul… il est fort blanc, très-bien coupé, mais il est moins étroit que le tien… elle n’est pas d’ailleurs si intéressante que toi dans les larmes, et je la vexe enfin avec moins de plaisir… elle y passera, Justine, elle y passera, sois-en sûre. — Et voilà donc, monsieur, comme vous payez vos dettes ? — N’est-ce donc pas la meilleure de toutes les façons ? et le meurtre n’est-il pas mille fois plus délicieux quand il emporte avec lui l’idée du vol ? Allons, fais-moi baiser tes fesses, Justine, et sois très-sure que je tuerai Delisle ; et comme Roland bandait à ces mots, il s’élance sur le tabouret ; Justine lui lie les mains, l’attache ; il veut qu’elle l’invective pendant ce tems-là, qu’elle lui reproche toutes les horreurs de sa vie : notre héroïne le fait. Bientôt le vit de Roland menace le ciel ; lui-même fait signe de retirer le tabouret… Le croira-t-on ?… Rien de si vrai que ce qu’avait cru Roland ; ce ne furent que des symptômes de plaisir qui se manifestèrent sur le visage de ce libertin, et presqu’au même instant, des jets rapides de semence s’élancent à la voûte. Quand tout est répandu, sans que Justine ait aidé en quoi