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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/221

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vais me mettre nu, je monterai sur le tabouret, tu lieras la corde, je me branlerai le vit un moment, puis, si-tôt que tu me verras bander, tu retireras le tabouret, et je resterai pendu ; tu m’y laisseras jusqu’à ce que tu voies ou des symptômes de douleur, ou mon foutre s’élancer par flots ; dans le premier cas, tu couperas la corde sur-le-champ ; dans l’autre, tu laisseras agir la nature, et tu ne me détacheras qu’après ma décharge. Eh bien, Justine, tu le vois, je vais mettre ma vie dans tes mains ; ta liberté, ta fortune, tel sera le prix de ta bonne conduite. — Oh ! monsieur, répondit Justine, il y a de l’extravagance à cette proposition. — Non, non, je le veux, répondit Roland en quittant ses habits ; mais conduis-toi bien : vois quelle preuve je te donne de ma confiance. — À quoi servait-il à Justine de balancer une minute ? Roland n’était-il pas maître d’elle ? il lui paraissait d’ailleurs que le mal qu’elle allait faire serait aussitôt réparé par l’extrême soin qu’elle prendrait pour lui conserver la vie ; et quelques pussent être les intentions de Roland, celles de Justine étaient toujours pures.

On se dispose. Roland s’échauffe par quelques-uns de ses préliminaires d’habitude ; la