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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/23

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les épaules de sa tante, l’espèce de torture où il la destine, et qui paraît le mieux convenir à son insigne noirceur. Les autres imitent le procédé ; et, pour mettre à toutes ces infamies les plus bizarres recherches, comme Gernande connaissait l’attachement de Justine pour sa maîtresse, il veut que ce soit elle qui fasse la lecture de la sentence qui vient d’être prononcée. Hélas ! à peine la pauvre fille eut-elle la force de bégayer ces mots barbares ; mais, comme on la menaçait de la même mort, si elle n’obéissait pas, et que son refus n’eut servi de rien, il fallut se soumettre ; elle lut. La Gernande n’a pas plutôt entendu son arrêt, qu’elle se précipite aux pieds de ses bourreaux. Eh ! ce n’est point dans de telles ames que naquit jamais la pitié ! On insulte cette infortunée, on la bafoue, et, pour procéder sur-le-champ à son supplice, on s’enferme dans le salon, où s’étaient commises les horreurs dont on a précédemment rendu compte. Tout ce qui convenait aux exécrations projetées s’y voyait avec appareil.

On exigea d’abord de la patiente, de demander tout haut pardon à Dieu et aux hommes, des crimes qu’elle avait commis. La pauvre femme, dont l’esprit n’y était déjà