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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/232

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soient perpendiculaires aux deux tetons de l’autre. L’opération commence : le bourreau frappe à-la-fois et la gorge palpitante de sa malheureuse sœur, et les fesses charnues de notre héroïne, qu’il courbe quelquefois, afin que sa tête s’enfonce dans les entrailles que déchire sa rage. Ah ! putain, dit-il à Justine en la flagellant de toutes ses forces, je voudrais te faire rentrer dans le ventre de ma sœur, t’y coudre, t’y enfermer, et t’y faire trouver ton cercueil… Mais, quel oubli ! je ne me le pardonne pas. Eh quoi ! Justine, une de tes amies respire encore dans ces lugubres lieux, et ce n’est point dans ses bras que je t’immole ? — Attends… attends, je vais la chercher. Le monstre sort avec promptitude, et laisse sa triste victime tête-à-tête avec cette femme expirante, et dont les cris déchiraient le cœur. La sensible Justine veut profiter de ce moment pour donner quelques soins à sa compagne d’infortune. Hélas ! il n’est plus tems ; le plus grand service qu’on pût lui rendre, serait de l’achever ; et ce ne sont pas des soins de cette espèce qui s’allient à l’ame de Justine ; tout ce qu’elle fait est donc inutile ; on ne lui laisse d’ailleurs le tems de rien ; Roland reparaît avec Delisle : tiens, Justine,