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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/260

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tine, cette pauvre fille pût être plus légitiment soupçonnée qu’elle.

Notre triste orpheline retourne chez Dubreuil ; on ne la laisse point approcher ; elle se plaint du refus ; on lui en dit la cause, l’infortuné ne s’occupe plus que de Dieu, et rend l’ame : cependant, il a disculpé celle qu’il aime ; il défend qu’on la poursuive ; il meurt. À peine a-t-il fermé les yeux, que son jeune ami accourt près de Justine, lui raconte toutes ces circonstances, et s’efforce de la tranquilliser… Hélas ! cela se peut-il ? doit-elle ne pas pleurer amèrement la perte d’un homme qui s’est si généreusement offert à la tirer de l’indigence ? peut-elle ne pas déplorer un vol qui la replonge dans la misère dont elle ne fait que de sortir ? Dangereuse femme ! s’écrie-t-elle, si c’est là que conduisent tes effrayans principes, faut-il s’étonner que l’on les abhorre, et que les honnêtes gens les punissent ? Mais Justine raisonnait en partie lésée, et la Dubois, qui ne voyait que son bonheur… son intérêt dans ce qu’elle avait entrepris, concluait sans doute bien différemment.

Justine confia tout à Valbois, l’associé de Dubreuil, et ce qu’on avait combiné contre celui qu’il perdait, et ce qui lui était arrivé