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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/261

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à elle-même. Il la plaignit, regretta bien sincèrement Dubreuil, et blâma dans Justine l’excès de délicatesse qui l’avait empêchée de s’aller plaindre aussi-tôt qu’elle avait été instruite des projets de la Dubois ; tous deux combinèrent que ce monstre auquel ne fallait que quatre heures pour se mettre en pays de sûreté, y serait plutôt que l’on n’aurait avisé à le faire poursuivre… qu’il en coûterait beaucoup de frais… que le maître de l’auberge, vivement compromis dans la plainte qui serait faite, et se défendant avec éclat, finirait peut-être par écraser Justine elle-même… elle qui ne semblait respirer à Grenoble qu’en échappée de la potence. Ces raisons la persuadèrent et la convainquirent tellement, qu’elle résolut de partir sans même prendre congé de son protecteur. Valbois approuve ce parti ; il ne cache point à notre héroïne que si cette aventure se réveille, les dépositions que lui-même sera obligé de faire, lui nuiront infailliblement, tant à cause de ses liaisons avec la Dubois, qu’en raison de la dernière promenade qu’elle fit avec son amî ; qu’il lui conseillait donc, d’après cela, de partir aussi-tôt, sans voir personne, bien sûre que de son côté il n’agirait jamais contre elle, qu’il croyait in-