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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/269

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ne seras plus malheureuse ; (et avec d’affreux éclats de rire), n’est-il pas vrai, Dubois, que j’ai un moyen sûr pour terminer les revers d’une jeune fille. — Assurément, dit cette odieuse créature ; et si Justine n’était pas une de mes amies, je ne vous l’aurais pas amenée ; mais il est juste que je la récompense de ce qu’elle a fait pour moi : vous n’imagineriez jamais combien cette chère fille m’a été utile dans ma dernière entreprise de Grenoble. Vous voulez bien vous charger de ma reconnaissance, et je vous conjure de m’acquitter amplement.

L’obscurité de ce propos, ceux plus affreux encore du maudit prélat… cette jeune fille qu’on annonçait… tout remplit à l’instant l’imagination de Justine, d’un trouble qu’il serait difficile de peindre. Une sueur froide s’exhale de ses pores ; elle est prête à s’évanouir ; telle est l’époque où les procédés du paillard finissent enfin par l’éclairer : il la fait approcher de lui, débute par deux ou trois baisers où les bouches sont forcées de s’unir ; il attire la langue de Justine ; il la suce, darde la sienne au fond du gosier de notre belle aventurière, et semble pomper jusqu’à sa respiration ; il l’oblige de pencher la tête