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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/276

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chafaud, comme nous l’avons dit tout-à-l’heure.

Le plus grand silence régnait dans toute cette partie de la maison, et c’eut été sans fruit qu’on eût essaye de s’y faire entendre. Lorsque les femmes entrèrent avec le prélat, elles trouvèrent établi dans ce local un gros abbé de quarante-cinq ans, dont la figure était hideuse, et toute]a construction gigantesque. Il lisait sur un canapé, la Philosophie dans le Boudoir[1]. Regarde, lui dit l’évêque, les deux jolies victimes que la Dubois m’amène ce soir ; vois ces fesses sublimes, toi qui les aime, abbé ; examine-les, libertin, et dis-m’en ton avis.

Justine et Eulalie, poussées par la Dubois, furent alors obligées d’aller présenter leur derrière à l’abbé, qui, toujours le livre à la main, les palpe, les examine de sang-froid, en disant avec négligence… Oui, cela n’est pas trop mal… cela vaut la peine d’être vexé. S’adressant ensuite à la Dubois, dont il tou-

  1. Il nous a paru que cet ouvrage, de la même main que celui-ci, devait à ce titre, et peut-être même à beaucoup d’autres, prétendre à l’estime des curieux. (Note de l’éditeur.)