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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/275

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qu’en plein jour. Le centre de ce voluptueux local était occupé par un vaste bassin rond. Du milieu, s’élevait un petit échafaud où se trouvait placée une machine assez singulière pour mériter une description. Derrière la machine, était un fauteuil placé sur l’échafaud, et destiné au personnage qui voulait faire jouer le ressort de l’infernale manivelle, dont voici le détail.

Sur une planche de bois d’ébène se liait fortement l’objet que l’on avait envie de sacrifier ; près de lui était le mannequin d’un homme horrible, tenant un sabre énorme. Le bourreau, placé sur le fauteuil, avait, à fleur de son visage, le cul de l’objet captivé ; s’il voulait jouir de ce derrière, en se tenant debout, il le pouvait avec facilité. Près de sa main droite était un cordon de soie, qu’il pouvait mouvoir à sa guise ; l’agitait-il avec violence ? le spectre tenant le sabre coupait net et fort vite la tête offerte à ses coups ; tirait-il le cordon doucement ? le sabre tailladait, et ne déchirait plus qu’avec lenteur les ligamens du cou, ce qui remplissait bien également le but, mais de manière à ne faire souffrir qu’en détail la malheureuse victime dont le sang coulait dans le bassin rond, environnant l’é-