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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/285

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étaient destinés ; elle frémissait : les regards de l’évêque ne lui annonçaient que trop sa déplorable destinée… la malheureuse, hélas ! l’eût-elle même oublié, tout ce qui l’entourait n’eût-il pas pris le plus grand plaisir à le lui rappeler ? Une nouvelle horreur s’exécute ; elle est encore neuve, sans doute, dans les annales de la lubricité.

Eulalie est fixée, à genoux, contre les parois de la cuve au milieu de laquelle nous avons dit qu’était l’échafaud, ses mains sont liées derrière elle, tout moyen de défense lui est enlevé ; elle ne présente plus que sa jolie figure et sa gorge d’albâtre. L’effroyable évêque la fouette sur le visage, il la soufflette, il lui crache au nez, il lui donne d’affreuses nazardes, et bouleverse absolument, par tant d’atrocités, les traits intéressans de cette délicieuse petite créature. Elle faisait horreur à regarder ; on eût dit qu’un essaim de mouches-à-miel eût à plaisir boursoufflé cette délicieuse figure ; et cependant l’insulte n’étant pas encore assez grave aux yeux de ce monstre, il la fait étendre à terre, lui marche sur le corps, et lui chie dans la bouche ; il appelle l’abbé, exige de lui d’en faire autant ; Dubois les imite, et la tête entière d’Eulalie