Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disparaît sous la masse de merde dont elle est absorbée. Ce n’est pas tout ; il faut qu’elle avale ; on l’y condamne, un poignard sur le sein. Qu’on la relève, dit l’évêque, je ne puis plus attendre ; il faut que je l’expédie… et puis vous… vous, dit-il en fixant Justine, et sacre-Dieu, vous ne serez pas autant ménagée, je le jure. Ce que vous venez de voir n’est qu’un échantillon ; je vous promets bien d’autres supplices ; vous m’êtes trop recommandée, pour que je vous épargne. Allons, poursuit ce monstre de luxure dès qu’il voit Eulalie nettoyée, que cette petite fille se confesse, et qu’elle se prépare à la mort. L’infortunée se rapproche de l’abbé, qui, revêtu d’un surplis, et le christ à la main, écoute avec attention les innocens aveux qui lui sont faits, pendant que la Dubois le branle, et qu’il lui manie le derrière de la main qui lui reste libre. Oh ! mon père, dit cette intéressante fille en finissant, vous voyez quelle est la pureté de ma conscience ; intercédez pour moi, je vous conjure ; je n’ai pas mérité de perdre la vie. Mais ces paroles, prononcées de l’organe le plus doux et le plus flatteur… ces mots touchans, qui eussent attendri des tigres, n’enflammèrent que mieux la perfide