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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/316

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qui lui tend les bras, et qui se presse de l’entraîner hors du tumulte. On la jette dans une chaise de poste ; sa libératrice s’y place avec elle… sa libératrice ! grand Dieu ! de quelle expression nous sommes obligés de nous servir ! cette libératrice est Dubois. Scélérate, lui dit la mégère en lui appuyant la pointe d’un pistolet sur la tempe… ah ! putain, je te tiens, pour le coup, et cette fois tu ne m’échapperas plus… Oh ! madame, vous ici, s’écria Justine ?… Tout ce qui vient de se passer est mon ouvrage, répondit la Dubois ; c’est par un incendie que je t’ai sauvé le jour ; c’est au moyen d’un incendie que tu vas le perdre. Je t’aurais poursuivie jusqu’aux enfers, s’il l’eût fallu, pour te ravoir. Monseigneur devint furieux, quand il apprit ton évasion ; il me menaça de toute sa colère, si je ne te ramenais pas. Je t’ai manquée de deux heures à Lyon ; hier, j’arrivai à Villefranche une heure après toi. J’ai mis le feu à l’auberge, avec le secours des satellites que j’ai perpétuellement à mes gages. Je voulais te brûler ou t’avoir : je t’ai ; je te reconduis dans une maison que ta fuite a précipitée dans le trouble et dans l’inquiétude, et t’y ramène, ma fille, pour être traitée d’une cruelle manière. Monseigneur