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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/32

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en raison de la vigueur ou de la faiblesse du poids qui donne le branle au mouvement.

Aidés de l’usage de ces principes, vous parcourerez à pas de géant la carrière de la nature sensible. Au moyen du premier vous découvrirez cette unité qu’il annonce : partout dans le règne animal, il y a du sang, des os, de la chair, des muscles, des nerfs, des viscères, du mouvement, de l’instinct.

Par le second, vous vous rendrez raison de la différence qui se trouve entre les divers êtres vivans de la nature ; vous n’irez pas comparer l’homme à la tortue, ni le cheval au moucheron ; mais vous vous ferez un plan de diversité gradué, et tel que chaque animal y tienne le rang qui lui convient. L’examen des espèces vous convaincra que l’essence est par-tout la même, et que les diversités n’ont uniquement que les modes pour objet. D’où vous concilierez que l’homme n’est pas plus supérieur à la matière, cause productrice de l’homme, que le cheval n’est supérieur à cette même matière, cause productrice du cheval ; et que s’il y a supériorité entre ces deux espèces, l’homme et le cheval, c’est seulement dans les modifications ou les formes.

Vous verrez par le troisième principe, le-