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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/327

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déroute à Villefranche, l’argent devrait se trouver sur moi ; qu’on me fouille : cette défense ingénue n’excita que des rires ; on lui assura qu’elle n’était pas seule, qu’on était sûr qu’elle avait des complices auxquels avaient été remises les sommes à l’instant de sa fuite. Alors la méchante Dubois qui connaissait la flétrissure que cette infortunée avait eu le malheur de recevoir autrefois chez Rodin, contrefit un instant la commisération. Monsieur, dit-elle à l’exempt, on commet chaque jour tant d’erreurs sur toutes ces choses-ci, que vous pardonnerez l’idée qui me vient : si cette fille est coupable de l’action dont on l’accuse, assurément ce n’est pas son premier forfait. On ne parvient pas en un jour à des délits de cette nature ; visitez-la, monsieur, je vous en prie… Si par hasard vous trouviez sur son malheureux corps… Mais si rien ne l’accuse, permettez-moi de la défendre et de la protéger ; l’exempt consentit à la vérification, elle allait se faire… Un moment, monsieur, dit Justine en s’y opposant, cette recherche est inutile ; madame sait bien que j’ai cette affreuse marque ; elle sait bien aussi quel malheur en est la cause ; ce subterfuge de sa part est un surcroît d’horreurs qui se dévoi-