Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’instant, sans en excepter un seul. Il faut aussi que je coupe le poil de votre motte, dit la duegne, dès que Justine fut nue ; et maintenant, poursuivit-elle quand ces deux premières opérations furent faites, il faut que je vous bande les yeux, et que vous soyez emportée dans ce drap mortuaire. Tout s’exécute ; et Justine, ainsi privée du sens de la vue, est portée dans un salon, où la vieille, les deux nègres et les quatre porteurs la fixent debout, dans une telle attitude, que ses bras, élevés en l’air et rattachés par des cordes, ne peuvent pas lui être d’un plus grand secours que ses pieds, fortement liés de même au parquet. Ainsi contenue, toujours voilée, Justine est maniée par plusieurs mains, sans qu’elle sache à qui elle a affaire. On lui débande enfin les yeux ; et voici les personnages qu’elle apperçoit, et qui s’apprêtent à se divertir d’elle. Nous allons comprendre dans ce détail ceux qui l’avaient apportée là, quoiqu’elle les eût apperçut dès en arrivant.

Dolmus et Cardoville, tous deux âgés de quarante-cinq à cinquante ans, paraissaient les deux principaux acteurs de ces scandaleuses orgies ; tous deux occupaient dans Lyon les places les plus éminentes. Une jeune per-