Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/368

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mes sens, comme de jouir d’une femme condamnée à mort. Si je ne me suis pas trouvé avec mes amis cette nuit, c’est que j’avais peur qu’ils ne vous sauvassent. Maintenant que je suis sûr que vous allez périr sur l’échafaud, et qu’il ne s’agit que du genre de supplice, vous me faites étonnamment bander ; ainsi, montrez-moi votre cul. — Oh ! monsieur. — Eh bien ! vous serez brûlée… Et la malheureuse, pour échapper à ce supplice horrible, se laisse faire machinalement. Jamais ce libertin n’avait été si chaud de sa vie ; on ne se peint point tous les raffinemens qu’il met en usage, pour jouir plus délicieusement d’une fille que ses complots atroces envoyent à la mort ; il la couvrait de lubricités. Justine ose un instant lui rappeler les services qu’il lui avait proposé de lui rendre… elle les acceptait, pour qu’on lui sauvât la vie. Mais Saint-Florent, qui ne s’échauffait la tête que du plaisir d’envoyer cette créature à la mort, lui dit qu’il n’est plus tems, et termine la scène par une rare atrocité. Il appelle le geolier : Pierre, lui dit-il, fouts cette gueuse devant moi. Quelle bonne fortune pour un tel rustre ! Le drôle obéit ; Saint-Florent lui rabat les chausses jusques sur les talons, et sodomise le porte-clef,