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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/367

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parmi tant de bêtes farouches, est l’espoir de les quitter bientôt  !

Le lendemain le cruel Saint-Florent vint visiter Justine  ; Eh bien  ! lui dit-il, êtes-vous contente des amis que je vous ai procurés  ? — Oh  ! monsieur, ce sont des monstres  ! — Mais il fallait bien payer cette protection  ; je vous avais prévenue d’être soumise. — J’ai fait tout ce qu’ils ont voulu, et ils me perdront. — Ah  ! je devine  ; vous leur aurez fait éjaculer trop de foutre, et il n’y a rien de pis que la suite du dégoût  ; enfin, dites… dites… est-ce qu’ils ne vous sauveront point  ? — Je suis une fille perdue  ! — Voyons donc un peu comme ils vous ont traitée  ; et il troussait en disant cela… Ah  ! foutre, je ne m’étonne plus  ; il ne fallait pas leur en laisser tant faire. Écoutez, je vais vous parler en ami, moi  ; je sais qu’en raison de l’énormité de vos crimes, le projet est de vous faire brûler vive  ; tel est le supplice qui vous est destiné. Ce n’est donc pas à vous sauver qu’il faut travailler maintenant  ; c’est à tâcher à n’être que pendue, au lieu d’être brûlée, comme je sais que c’est l’intention. — Eh bien  ! monsieur, que faut-il faire pour cela  ? — D’abord vous abandonner pleinement à moi, n’y ayant rien qui allume