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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/371

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moyens qu’elle alléguait. Quand les charges du procès furent bien établies, selon ce juge inique, il eut l’impudence de lui demander si elle ne connaissait pas un riche particulier de cette ville, nommé M. de Saint-Florent. Justine répondit qu’elle le connaissait. Bon, dit Cardoville, il ne m’en faut pas davantage. Ce M. de Saint-Florent que vous avouez connaître, vous connaît aussi parfaitement ; il est au nombre de vos dénonciateurs ; il a déposé vous avoir vu dans une troupe de brigands, où vous fûtes la première à lui dérober son argent et son porte-feuille : vos camarades voulaient lui sauver la vie ; vous seule fûtes d’avis de la lui ôter ; il réussit néanmoins à fuir. Ce même M. de Saint-Florent ajoute que, quelques années après, vous ayant reconnue dans Lyon, il vous avait permis de venir lui parler, sur l’instante demande que vous en faisiez, et principalement sur votre parole d’une excellente conduite actuelle ; et que là, pendant qu’il vous sermonait, pendant qu’il vous engageait à persister dans la bonne voie, vous aviez porté l’insolence du crime, au point de lui dérober une montre et cent louis, sur sa cheminée, L’évêque de Grenoble et un bénédictin viennent aussi tous deux de vous ac-