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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/56

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lais t’enlever Justine, je te la laisse ; ne te plains pas du lot ; il vaut bien tous les nôtres ; il n’est pas dans la société une plus belle fille, une plus douce, une plus vertueuse, que celle-là. Tu m’as parlé d’un nouveau mariage ; Justine, au fait de la conduite à observer avec tes femmes, te devient réellement précieuse ; je renonce à tous mes projets sur elle : tu vois, mon frère, que tu ne seras pas seul. — Ainsi donc, vous me quittez tous, dit Gernande ? — Oh ! Oui, demain ; c’est notre intention, dit d’Esterval — Il faut s’y résoudre, dit Gernande ; allons, je vais me presser de prendre une autre femme, afin de nous réunir bientôt pour quelques nouvelles orgies.

On se retira. D’Esterval, aidé de John et de l’une des vieilles, emmena madame de Verneuil dans une chambre sûre, et qui n’était séparée de celle de Verneuil que par la plus mince cloison. En partant, son féroce mari lui enfonça quelques instans le vit dans le cul ; elle pleura ; et d’Esterval, qui n’avait pas envie de la ménager, bandait étonnamment. Verneuil prit Marceline et Dorothée ; Cécile, Rose, Justine et deux gitons, furent la part de Gernande.

La scène préparée fut horrible. Bressac et