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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/61

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acteurs de cette furibonde orgie, qui ne se rallentit que pour prendre de nouvelles formes, et pour se prolonger jusqu’au lever de l’astre qui devait éclairer enfin la séparation de ces scélérats[1].

On imagine aisément que cette séparation ne se fit qu’avec les plus fortes promesses de se revoir bientôt ; chacun se le jura, et partit escorté des nouveaux amis qu’il emmenait.

Gernande, de son côté, fut passer quelques jours au château de l’épouse qu’il convoîtait, et la ramena bientôt dans le sien. Madame de Volmire n’accompagna point sa fille ; rongée de goutte et de rhumatisme, elle ne pouvait plus quitter son fauteuil, moyennant quoi Gernande, en possession de la jeune personne, parvint bientôt à l’isoler comme l’autre. Au lieu de démence, on parle d’épy-

  1. « On dit mieux les choses en les supprimant (écrit la Métrie quelque part) ; on irrite les desirs, en aiguillonnant la curiosité de l’esprit sur un objet en partie couvert, qu’on ne devine pas encore, et qu’on veut avoir l’honneur de deviner. »
    Tels sont les motifs de la gaze que nous jetons sur les scènes que nous ne faisons qu’annoncer.