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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/150

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activité naturelle ne lui permet pas de rester long-tems, elle passe à une espèce d’apathie, qui se métamorphose bientôt en plaisirs mille fois plus divins, que ceux que lui procureraient des faiblesses ; car le foutre que je perdis avec Alexandrine, quoiqu’il ne fût dû qu’à cette fermeté que je vous peins, me procura des jouissances bien plus vives, que celles qui n’eussent été le fruit que de l’enthousiasme ou des tristes feux de l’amour.

Quoiqu’il en soit, Alexandrine me parut presqu’aussi neuve au moral qu’au physique ; son cœur et son esprit n’avaient encore fait nuls progrès. Cependant la petite coquine avait du tempérament, et quand je cherchais à l’émouvoir, je la trouvais toujours pleine de foutre. Je lui demandai si son père lui faisait beaucoup de mal en l’enculant : les premières fois, me dit-elle, mais elle y était si fort accoutumée, qu’elle ne souffrait plus. Sur ma demande si elle n’avait jamais vu que Noirceuil, elle me dit que son père avait exigé d’elle, des complaisances pour un autre homme ; et je vis au portrait, que c’était Delcour. Mais ce Delcour l’avait-il enculée ?… non, il l’avait seulement fouettée devant son père ; et vous pouvez