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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/17

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baucher mon cœur ; je me sentais dans une espèce d’ivresse… dans une sorte de rage ; il n’était rien que je n’eusse fait, aucune luxure dont je ne me fusse souillée. J’étais désolée de n’avoir atteint qu’une si petite portion de l’humanité, j’aurais voulu que la nature entière eut pu se ressentir des égaremens de ma tête ; je fus me jeter nue sur le sopha d’un de mes boudoirs, et j’ordonnai à Elvire de m’amener tous mes hommes, en leur recommandant de faire de moi tout ce qu’ils voudraient, pourvu qu’ils m’invectivassent et me traitassent comme une putain. Je fus maniée, plottée, battue, souffletée ; mon con, mon cul, mon sein, ma bouche, tout servit ; je desirais d’avoir vingt autels de plus à présenter à leur offrande. Quelques-uns amenèrent des camarades que je ne connaissais pas, je ne refusai rien, je me rendis la coquine de tous, et je perdis des torrens de foutre, au milieu de toutes ces luxures. Un de ces grossiers libertins… je leur avais tout permis, s’avise de dire que ce n’était pas sur des canapés qu’il voulait me foutre, mais dans la fange… Je me laisse traîner par lui sur un tas de fumier, et me prostituant là comme une truie, je