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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/193

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lui : le respect pour les femmes augmente en raison de ce que l’esprit du gouvernement s’éloigne des principes de la nature ; tant que les hommes n’obéissent qu’à ces premières loix, ils doivent souverainement mépriser les femmes ; elles deviennent des Dieux quand ils s’avilissent, parce que l’homme s’affaiblit alors, et qu’il faut nécessairement que le plus faible commande quand le plus fort se dégrade : aussi le gouvernement est-il toujours débile, quand les femmes règnent : ne me citez point la Turquie ; si son gouvernement est faible, ce n’est que depuis l’époque où les intrigues du sérail ont réglé ses démarches : les turcs ont détruit l’empire de Constantinople, quand ils traînaient ce sexe enchaîné, et quand, en face de son armée, Mahomet second tranchait la tête d’Irène, à laquelle on soupçonnait trop d’empire sur lui. Il y a de la bassesse et de la dépravation à rendre le plus léger culte aux femmes : ce culte est impossible même au moment de l’ivresse : comment peut-on le soupçonner après ? Si de ce qu’une chose sert, devient un motif pour l’adorer, il faut donc de même adorer son bœuf, son âne, sa chaise-percée, etc.