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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/198

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extrême, ces fières divinités que notre bassesse encense.

Les Chinois méprisent souverainement les femmes ; ils disent qu’il faut se presser de les rejeter, aussitôt qu’on s’en est servi.

Lorsque l’empereur de Golconde veut se promener, douze des plus grandes et des plus vigoureuses filles de son sérail, forment, en s’arrangeant les unes sur les autres, une espace de dromadaire, dont les quatre plus grandes composent les jambes ; on huche sa majesté sur les reins de ces filles, et elles partent ; je vous laisse à soupçonner les mœurs de ce monarque, dans l’intérieur de son harem, et dans quel étonnement il serait, si l’on venait lui dire que les créatures dont il se sert pour ses besoins, sont des objets de culte en Europe.

Les Moscovites ne veulent rien manger de ce qui a été tué par une femme : ah ! croyez-le, mes frères, ce n’est pas pour nous avilir, par un sentiment aussi bas que celui de l’amour, que la nature a mis la force de notre côté ; c’est, au contraire, pour commander à ce sexe faible et trompeur, pour le contraindre à servir nos de-