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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/202

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imagination… ou ces deux globes ammolis et pendans jusqu’au nombril ? Peut-être est-ce au revers de la médaille que votre hommage s’érige ? Et ce sont ces deux pièces de chair flasques et jaunes, renfermant en elle un trou livide, qui se réunit à l’autre ; oh, oui, ce sont assurément ces charmes-là, dont votre esprit se repaît, et c’est pour en jouir, que vous vous ravalez au-dessous de la condition des bêtes les plus stupides !… Mais, je me trompe, ce n’est rien ce tout cela qui vous attire, de bien plus belles qualités vous enchaînent ; c’est ce caractère faux et double, cet état perpétuel de mensonge et de fourberie, ce ton acariâtre, ce son de voix semblable à celui des chats, ou ce putanisme, ou cette pruderie, car jamais une femme n’est hors de ces deux extrêmes… cette calomnie… cette méchanceté… cette contradiction… cette inconséquence… Oui, oui je le vois, ce sont les attraits qui vous retiennent ; et sans doute, ils valent bien la peine de vous tourner la tête[1].

  1. Ne doutons pas qu’il n’y ait une différence aussi certaine, aussi importante, entre un homme et une femme, qu’entre l’homme