Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Très-peu de jour après les infamies où nous nous étions livrées à la société avec le Comte de Belmor et son ami, cet aimable président de notre assemblée vint me voir et me convaincre que Clairwil ne m’avait point trompé en m’assurant qu’il éprouvait le plus grand desir de se lier à moi ; le comte excessivement riche, me proposa cinquante mille francs par mois, seulement pour deux soupers par semaine : rien ne s’y opposait, puisque Saint-Fond ne me gênait nullement. Je répondis au comte que je me lierais avec lui de bon cœur, mais que les cinquante mille francs qu’il me proposait ne suffiraient seulement pas à payer les frais des soupers ; le comte m’entendit et doubla la somme, en se chargeant de payer tous les détails à part… lesquels étaient d’autant plus considérables que le libertin voulait voir régulièrement à chaque souper trois superbes femmes nouvelles, sur le corps desquelles il immolerait, ou ferait immoler trois jeunes garçons ; ses meurtres consommés, il coucherait avec moi, et nous nous branlerions quelquefois encore deux ou trois heures, au bout desquelles il se retirerait chez lui. Telles étaient ses conventions ; j’acceptai.