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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/222

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moi, le mauvais goût de n’aimer à sacrifier que des petits garçons. Ah ! voilà ce qui me décidera toujours pour votre genre, s’écrie Clairwil, il n’y a rien de délicieux dans le monde comme de choisir ses victimes parmi les hommes ; qu’est-ce que le triomphe de la force sur la faiblesse ? ce qui est tout simple, peut-il amuser ? Mais quelles sont flatteuses, quelles sont douces les victoires remportées par la faiblesse sur la supériorité ; puis, s’adressant aux deux amis, avec cette effervescence qui la rendait si belle : hommes feroces, s’écria-t-elle, massacrez des femmes tant que vous voudrez, je suis contente, pourvu que je venge seulement dix victimes de mon sexe, par une du vôtre. Ici l’on se sépara, Noirceuil et Belmor passèrent au sérail des femmes, où nous sûmes qu’ils avaient encore victimé une douzaine de créatures de toutes les manières et de tous les genres possibles ; Clairwil et moi, nous restâmes à celui des hommes, dont nous sortîmes après nous être fait foutre soixante ou quatre-vingt coups chacune, et après quelques autres petites horreurs dont vous vous doutez, sans que je sois obligée de vous les dire.