Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rable à celui dont la vérité va me faire jouir ? Ce que vous m’offrez n’est que beau, ce que j’invente est sublime ; je ne vais faire avec vous que ce que tout le monde peut faire, et il me semble que je ferais avec ce cul, ouvrage de mon imagination, des choses, que les Dieux même n’inventeraient pas.

Il n’était pas étonnant qu’avec une telle tête, le comte n’eut donné dans bien des écarts ; peu d’hommes, sans doute, avaient été aussi loin que lui, et peu d’hommes étaient plus aimables ; mais j’ai tant de choses à vous raconter encore, qu’il m’est impossible de m’arrêter aux horreurs que nous commîmes ensemble, qu’il vous suffise de savoir qu’elles furent à leur comble, et que Ce que vous pourriez concevoir, se trouverait toujours au-dessous du vrai.

Il y avait environ quatre mois d’écoulés depuis que j’avais admis mon père à l’honneur de ma couche ; le moment où il m’avait vu étant critique, je mourais de peur d’être restée grosse. Cette funeste crainte ne se réalisa que trop : il ne me fut plus possible de m’aveugler ; mon parti fut bientôt pris ; J’en fis part à un célèbre accoucheur, qui,