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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/227

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nullement scrupuleux sur cette matière, introduisit adroitement une aiguille aussi longue qu’effilée, dans ma matrice, en atteignit l’embryon et le perça. Deux heures après, je le rendis sans la plus légère douleur : ce remède, plus sûr et meilleur que la sabine, parce qu’il n’attaque en rien l’estomac, est celui que je conseille à toutes les femmes qui, comme moi, auront assez de courage pour préférer leur taille et leur santé à quelques mollécules de foutre organisées qui, venues à maturité, feraient souvent le désespoir de celles qui les auraient vivifiées dans leur sein. L’enfant de monsieur mon père, une fois dans la fosse d’aisance, je reparus avec une taille plus belle et plus dégagée que jamais.

Écoute, me dit Clairwil un jour, j’ai l’adresse d’une femme fort extraordinaire, il faut que nous y allions ensemble ; elle compose et vend des poisons de toutes les sortes ; elle dit de plus la bonne aventure, et rarement elle manque la vérité. Et donne-t-elle, dis-je, la recette des poisons qu’elle vend ? — Pour cinquante louis. — Éprouvés ? — Devant soi, si l’on veut. — Assurément, je te suis, Clairwil ; j’ai