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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/256

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paré, on la couvrirait de terre, et nous déchargerions.

Je suis décidée à ne vous rien refuser, nous dit la Durand : vous voyez que j’ai prévu votre proposition ; car, voilà une jeune fille ; et si vous voulez bien observer le cimetière, vous y verrez, vers l’orient, une fosse toute prête.

Une très-jolie enfant se trouve effectivement toute nue derrière un figuier sauvage de Cayenne, et le trou qu’annonçait la Durand, s’ouvrit sous nos yeux, sans qu’il nous fût possible de deviner par quelle magie… Eh bien ! dit la sorcière, en nous voyant pétrifiées, est-ce que vous avez peur de moi ? — Peur ! non : mais nous ne te concevons pas. Toute la nature est à mes ordres, nous répondit la Durand, et elle sera toujours aux volontés de ceux qui l’étudieront : avec la chimie et la physique on parvient à tout. Archimède ne demandait qu’un point d’appui pour enlever la terre ; et moi, je n’ai plus besoin que d’une plante, pour la détruire en six minutes… Délicieuse créature, dit Clairwil, en la serrant dans ses bras ; que je suis heureuse d’avoir rencontré quelqu’un, dont