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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/272

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de faire, et de lui en barbouiller le nez pendant qu’il déchargerait, tout s’exécuta ; et le monstre, inondé de sang, perd son foutre en beuglant comme un taureau : à peine a-t-il fini, qu’il disparaît comme un éclair, sans nous adresser un seul mot. Tels sont les effets du libertinage sur des ames timorées, le remords et la honte suivent de près l’instant du délire, parce que ces gens-là ne savent pas se faire de principes, et qu’ils s’imaginent toujours avoir mal fait, parce qu’ils n’ont pas fait comme tout le monde.

Quel est cet original, demandâmes-nous à la Durand ? C’est un homme excessivement riche, nous répondit-elle, mais dont vous ne saurez pas le nom ; vous ne voudriez pas que je dise les vôtres. — Et ses mains quelquefois se souillent-elles de meurtres ? — Très-souvent il opère lui-même ; il n’était pas en train aujourd’hui, et voilà d’où vient qu’il vous a chargées de l’opération ; il est timide… dévot même… il va prier Dieu quand il a fait des horreurs. — L’imbécille, que je le plains ! Quand on fait tant que de se jeter dans la carrière où nous sommes, il faut avoir franchi tous les pré-