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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/282

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la sienne ? se flatte-t-il d’avoir seul des passions ? et si tous les autres en ont comme lui, comment espère-t-il assouplir aux siennes celles de tous les autres ? vous m’avouerez, Juliette, qu’il n’y a qu’un fou qui puisse penser de cette manière ; à supposer que l’on lui cédât, est-il à l’abri des loix ? croit-il que leur glaive ne l’atteindra pas comme les autres ? Voulez-vous encore le mettre au-dessus de tout cela ? eh bien, sa conscience… Ah ! croyez, Juliette, qu’on n’échappe jamais à cette voix terrible : vous l’avez vu, vous l’avez éprouvé, vous vous flattiez d’avoir étouffé cet organe à force de lui imposer silence ; mais plus impérieux que vos passions, il les a fait taire en les poursuivant ».

« En donnant à l’homme le goût de la société, il était nécessaire que l’être quelconque qui le lui inspirait, lui donna en même-tems le goût des devoirs qui pouvaient l’y maintenir avec agrément ; or, dans l’accomplissement seul de ces devoirs se trouve la vertu ; la vertu est donc un des premiers besoins de l’homme… elle est le seul moyen de sa félicité sur la terre. Oh ! combien maintenant les vérités religieuses s’écoulent