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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/325

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cul ; mon amie s’en fit faire autant dans le con, et c’était un cul qu’elle baisait.

Sbrigani, pendant ce tems-là, raccommodait par sa profonde adresse, les folles dépenses que je faisais, et par le moyen de cinq ou six étrangers qu’il dévalisa, mes dilapidations furent réparées. Heureux talent, que celui qui apprend à n’asseoir jamais ses dépenses que sur la fortune d’autrui, et qui rajuste toutes les brèches de la sienne, au moyen de celle des autres !

Nous quittâmes Boulogne à-peu-près aussi riches que nous l’étions en arrivant, quoique j’y eusse dépensé deux ou trois mille sequins en extravagances.

J’étais anéantie ; mais comme les excès du libertinage, en fatiguant le corps, n’allument que davantage l’imagination, je projetais mille nouvelles débauches ; je me repentais de n’en avoir pas fait assez, je m’en prenais à la stérilité de ma tête, et ce fut alors que j’éprouvai bien que le remords qu’on a de n’avoir pas tout fait dans le crime, est supérieur à celui qu’éprouvent les âmes faibles pour s’être écarté de la vertu.

Tel était l’état de mon physique et de mon moral, lorsque nous traversâmes l’Ap-