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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/333

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sions, sans doute ; mais la suprême force dont il me paraît que tu jouis, ne nuira-t-elle pas à notre liberté ? Non, parce que je vous crois digne de ma société, dit ce singulier personnage ; sans cela, elle y nuirait très-certainement ; tranquillisez-vous donc et suivez-moi.

Déterminés à tout, pour connaître les suites de cette aventure, nous fîmes prévenir nos gens de retourner nous attendre à l’auberge jusqu’à ce que nous vinssions les reprendre ; cette précaution prise, nous nous mîmes en marche sous la direction de notre géant.

Ne vous impatientez ni ne vous fatiguez, nous dit notre guide ; nous avons du chemin à faire, mais il y a encore sept heures de jour et nous arriverons avant que les voiles de la nuit se soient étendus sur l’univers ; on fit ensuite le plus grand silence, et j’eus le tems d’observer la route et les abords de l’habitation où elle nous conduisait.

En quittant la plaine volcanique de Piétra-Mala, nous remontâmes, pendant une heure, une haute montagne située sur la droite : du Sommet de cette montagne, nous apperçûmes des abîmes de plus de deux mille