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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/340

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sions quelques jours ensemble, vous vous en appercevrez, je l’espère ; il n’est pas une seule passion libertine qui ne soit chérie de mon cœur, pas un forfait qui ne m’ait amusé. Si je n’ai pas commis plus de crimes, c’est faute d’occasions ; je n’ai pas à me reprocher d’en avoir négligé une seule, et j’ai fait naître toutes celles qui ne se décidaient pas avec assez d’énergie. Si j’eusse été assez heureux pour doubler la somme de mes forfaits, il me resterait de plus agréables souvenirs ; car ceux du crime sont des jouissances que l’on ne saurait trop multiplier. Ce début va me faire passer à vos yeux pour un scélérat ; ce que vous allez voir dans cette maison, me confirmera, je l’espère, cette réputation. Vous ne vous doutez pas de l’étendue de ce logis, il est immense, et renferme deux cents petits garçons, dans l’âge de cinq à seize ans, qui passent communément de mon lit dans ma boucherie, et à peu près le même nombre de jeunes gens destinés à me foutre. J’aime infiniment cette sensation ; il n’en est pas de plus douce au monde, que celle d’avoir le cul vigoureusement limé, pendant qu’on s’amuse soi-même de telle