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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/342

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moindre chose à craindre ; ceci tient aux états du grand duc de Toscane ; on y connaît toute l’irrégularité de ma conduite ; et l’argent que j’y sème, me met à l’abri de tout. Il vous faut maintenant, pour achever de me faire connaître à vous, un petit développement sur mon personnel ; j’ai quarante-cinq ans, mes facultés lubriques sont telles, que je ne me couche jamais, sans avoir déchargé dix fois. Il est vrai que l’extrême quantité de chair humaine dont je me nourris, contribue beaucoup à l’augmentation et à l’épaisseur de la matière séminale ; quiconque essayera de ce régime, triplera bien sûrement ses facultés libidineuses, indépendamment de la force, de la santé, de la fraîcheur, qu’entretiendra cette nourriture dans lui ; je ne vous parle pas de son agrément, qu’il vous suffise de savoir qu’une fois qu’on en a goûté, il n’est plus possible de manger autre chose ; et qu’il n’est pas une seule chair, d’animaux ou de poissons, qui puisse se comparer à celle-là. Il ne s’agit que de vaincre les premières répugnances ; et les digues franchies, on ne peut plus s’en rassasier : comme j’espère que nous déchargerons ensemble, il est essentiel que je vous