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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/355

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tel art et une si prodigieuse adresse, qu’on avait tout le plaisir de l’opération, sans aucune de ses douleurs : dès que cela était fait, elles nettoyaient toutes les parties avec leurs langues, et cela, avec une légèreté, une dextérité sans égale.

Sur les onze heures, Minski nous fit dire que nous serions admis à l’honneur de le venir visiter au lit. Nous entrâmes : sa chambre à coucher était fort grande, on y voyait de superbes fresques représentant dix grouppes de libertinage, dont la composition peut bien passer pour le nec plus ultra de la luxure.

Au fond de cette pièce était une vaste alcôve entourée de glaces et ornée de seize colonnes de marbre noir, à chacune desquelles était liée une jeune fille vue par derrière. Au moyen de deux cordons, placés comme des cordons de sonnette, au chevet du lit de notre héros, il pouvait faire arriver, sur chacun des culs qui lui étaient présentés, un supplice toujours différent, lequel durait tout le tems qu’il ne retirait pas le cordon. Indépendamment de ces seize filles, il y en avait six autres et douze jeunes garçons, tant agens que patiens, qui se te-