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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/67

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dans cette société par leur père, l’espoir de posséder des femmes tant qu’elles en voudraient, les avait consolé de l’obligation de se prêter aux hommes… Vous ne vous marieriez donc point, leur dis-je ? — Oh ? jamais ; nous aimerions mieux mourir, que de nous enchaîner avec des hommes : je les tatais sur leurs autres principes ; quoique si jeunes encore, elles étaient fermes : philosophiquement élevées par leur père, on ne trouvait plus dans ces cœurs-là ni morale, ni religion, tout était soigneusement élagué, elles avaient tout fait… étaient prêtes à tout recommencer, et leur énergie m’étonna ; de tels caractères s’arrangeaient trop parfaitement au mien, pour que je n’accablasse pas ces charmantes filles de caresses ; et après avoir bien perdu du foutre ensemble, et nous être promis de nous cultiver, nous rentrâmes. Un jeune homme, qui m’avait vu sortir d’avec elles, me pria de me renfermer un instant avec lui dans le cabinet ; Oh ciel ! me dit-il dès que nous fûmes seuls, j’ai frémi, vous voyant avec ces créatures ; méfiez-vous d’elles, ce sont des monstres… qui, malgré leur extrême jeunesse, sont capables de toutes les horreurs… Mais,