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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/66

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flexions d’un philosophe. S’il y a quelque chose de simple en effet dans le monde, c’est l’inceste ; il est dans les principes de la nature, il est conseillé par elle ; des loix climatérales seules le poursuivirent ; mais ce qui est toléré dans les trois-quarts de la terre, peut-il faire un crime dans l’autre quart ? L’impossibilité de commettre ce délicieux crime, me désolait ; je ne sais ce que j’aurais donné pour avoir un père ou un frère ; avec quelle ardeur je me serais livrée à l’un ou l’autre… comme il eût fait de moi tout ce qu’il aurait voulu.

D’autres objets m’environnèrent bientôt ; deux très-jolies sœurs de dix-huit à vingt ans me menèrent dans un cabinet où elles s’enfermèrent avec moi : là, elles me firent exécuter sur elles tout ce que la lubricité peut avoir de plus piquant et de plus fort. Si nous nous amusions ainsi dans le salon, me dirent-elles, nous serions entourées de ces vilains hommes qui viendraient nous inonder de leur sperme gluant ; il est bien plus poli de n’être qu’entre femmes ; et les petites friponnes alors me firent l’aveu de leurs goûts. Délicates zélatrices de leur sexe, elles ne pouvaient supporter les hommes ; entraînées