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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/75

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vait mériter la prison, le fouet ou la mort, il se trouvait également, dans toutes, des geôliers, des bourreaux, des fustigateurs : les femmes étaient aussi bien reçues dans le sérail des garçons que dans celui des filles, et les hommes dans celui des filles que dans celui des garçons ; tous les sujets, lorsque nous entrâmes, étaient employés, ou attendaient, dans leurs chambres, qu’on les mit en œuvre. Clairwil ouvrit quelques cellules du sérail féminin, et me fit voir des créatures vraiment célestes ; elles étaient en chemises de gazes, coëffées de fleurs, et toutes celles dont nous ouvrîmes les portes, nous reçurent avec l’air du plus profond respect. J’allais m’amuser d’une de seize ans, qui me parut belle comme un ange ; je lui maniais déjà le cul et la gorge lorsque Clairwil me gronda de l’air de délicatesse et d’honnêteté que j’employais avec cette jolie personne. Ce n’est point ainsi que l’on se conduit avec ces garces-là, me dit-elle ; trop heureuses du choix que tu veux bien en faire… commande, et l’on t’obéira ; je changeai de ton aussitôt, et l’on répondit à mes ordres par la plus aveugle obéissance. Nous visitâmes d’autres chambres, par-tout