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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/88

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sérable symbole de l’infâme religion chrétienne.

Ici, je crus devoir observer à mon amie, que la première partie de ses projets me paraissait avoir plus de charmes et plus de réalité que la seconde. Dès que nous ne croyons pas en Dieu, ma chère, lui dis-je, les profanations que tu desires ne sont plus que des enfantillages absolument inutiles. J’en, conviens, me dit-elle, mais je les aime ; elles échauffent ma tête : rien, selon moi, n’enlève comme cela, la possibilité du retour ; on ne peut plus rendre aucune existence à des objets qu’on a traités de cette manière. Te l’avouerai-je, d’ailleurs, je ne te crois pas encore très-ferme sur toutes ces choses-là.

Ah ! Clairwil, quelle est ton erreur, répondis-je, je suis peut-être plus rassurée que toi ; mon athéisme est à son comble. N’imagine donc pas que j’ai besoin des enfantillages que tu me proposes pour m’y affermir ; je les exécuterai puisqu’ils te plaisent, mais comme de simples amusemens, et jamais comme une chose nécessaire, soit à fortifier ma façon de penser, soit à en