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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/349

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proscrits par nous, et je serais fâché, mesdames, de vous voir prendre à eux un trop vif intérêt… Voyez pourtant comme c’est coupé, comme c’est blanc, le bel ensemble de fesses ! quel dommage de les traiter comme elles vont l’être à l’instant : les trousseuses disparaissent. Douze hommes, de trente-cinq ans, d’une physionomie mâle et féroce, déguisés en satires, les bras nuds, et tous armés d’un instrument de flagellation de forme différente, s’emparent des enfans portés par les femmes, les jettent à nos pieds pêle-mêle, saisissent les mères, les traînent par les cheveux, sur l’estrade en gradin qui se trouve en face de nous, et leur arrachant impitoyablement les chemises dont elles sont couvertes, ils les captivent d’une main, et commencent à les flageller de l’autre, d’une si cruelle manière et pendant si long-tems, que des jets de sang et des morceaux de chairs s’élançaient jusqu’à nous, à travers toute la largeur du kioske ; de mes jours je n’avais encore vu une si cruelle flagellation… une si sanglante, puisque les coups parcouraient indistinctement toutes les parties de derrière, depuis la nuque du cou, jusqu’à la cheville du pied ; les lamentations de ces