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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/142

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souple.“ — „Je ne veux que la Duclos,“ dit le duc, „c’est la meilleure de toutes nos branleuses, permettez-lui de quitter un instant son poste et qu’elle vienne.“ — Duclos s’avança toute fière d’une préférence aussi marquée, elle retroussa son bras jusqu’au coude, et empoignant l’énorme instrument de mgr., elle se met à le secouer, la tête toujours découverte, à le remuer avec tant d’art, à l’agiter par des secousses si rapides et en même temps si proportionnées à l’état dans lequel elle voyait son patient, qu’enfin la bombe éclate sur le trou-même qu’elle doit couvrir, il s’en inonde, le duc crie, tempête. Duclos ne se démonte pas, ses mouvements se déterminent en raison du degré de plaisir qu’ils procurent. Antinous placé à dessein, fait pénétrer délicatement le sperme dans le vagin à mesure qu’il se coule, et le duc vaincu par les sensations les plus délicieuses voit en expirant de volupté mollir peu-à-peu dans les doigts de sa branleuse le soûl membre. L’ardeur venait de l’enflammer si puissamment lui-même, il se rejette sur son sopha, la Duclos reprend sa place, l’enfant s’essuie, se console et reprend son quadrille et le récit se continue, en laissant les spectateurs persuadés, d’une vérité dont ils étaient, je crois, pénétrés depuis bien longtemps, que l’idée du crime fait toujours enflammer les sens et nous conduire à la lubricité.

„Je fus très étonnée,“ dit Duclos, en reprenant le fil de son discours, „de voir toutes mes compagnes rire en me retrouvant, et me demandant, si je m’étais essuyée, et mille autres propos qui prouvaient, qu’elles savaient très bien ce que je venais de faire. On ne me laissa pas longtemps dans l’inquiétude, et ma sœur me menait