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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/345

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branler sur le corps flétri de cette vieille matrone, il fallut bien encore se laisser faire, et le scélérat darda son foutre sur cette vieille chair, en redoublant ses injures et en disant à cette pauvre malheureuse, qu’elle pouvait se tenir pour dit, qu’il n’en resterait pas là et qu’elle aurait bientôt de ses nouvelles, et de celles de sa petite fille, qu’il voulait bien lui apprendre être entre ses mains, il procéda à cette dernière décharge avec des transports de lubricité, vivement allumés parce que sa perfide imagination lui faisait déjà concevoir d’horreurs de toute cette malheureuse famille, et il sortit, mais pour n’avoir plus à revenir à cette affaire. Écoutez, messieurs, jusqu’à quel point je comblai la mesure de ma scélératesse : le cte. voyant qu’il pouvait avoir confiance en moi, m’instruisit de la seconde scène qu’il préparait à cette vieille et à sa petite fille, il me dit, qu’il fallait que je la lui fisse enlever sur-le-champ, et que de plus, comme il voulait réunir toute la famille, je lui cédasse aussi Lucile, dont le beau corps l’avait vivement ému et dont il ne me cachait pas, qu’il projetait la perte ainsi que des deux autres. J’aimais Lucile, mais j’aimais encore mieux l’argent, il me donnait un prix [net] de ces trois créatures, je consentis à tout, quatre jours après, Lucile, sa petite sœur et la vieille mère furent réunis, ce sera à Md. Desgranges, à vous conter, comment, pour quant à moi, je reprends le fil de mes récits interrompu par cette anecdote, qui n’aurait dû vous être racontée qu’à la fin de mes récits, comme une de mes plus fortes.“ — „Un moment,“ dit Durcet, „je n’entends pas ces choses-là de sens froid, elles ont un empire sur moi, qui se peindrait difficilement, je retiens mon foutre depuis le milieu du récit, trouvez bon que je