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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/101

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des deux, l’autre n’oserait faiblir… ma bonté m’a séduit, elle m’a trompé ; arrête-t-on jamais une femme qui veut se perdre ! j’ai continué de les surveiller l’un et l’autre… c’est Camille qui s’en est chargé, je ne voulais être instruit que par celle de ses femmes qui l’aimait le plus… qui, ne l’ayant point quitté depuis son enfance, devait naturellement, ou l’accuser le moins, ou la défendre le mieux. C’est de Camille que j’ai su que cette intrigue commencée à Florence, se continuait dans cette campagne ; j’ai cru dès-lors devoir renoncer à toute considération, j’ai cru devoir vous avertir, je l’ai fait. Vous voyez comme elle se défend… que voulez-vous davantage, mon fils, que vous faut-il de plus pour vous contraindre à punir cette malheureuse ?… à venger votre honneur offensé ? Camille m’accuse, seigneur, dit Laurence à Charles, avec autant de surprise que de fierté ? Il faut l’entendre, dit Antonio, et s’adressant à la duegne : Vous à qui je me suis confié du soin de tout ce que j’aimais…