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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/102

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parlez, Laurence est-elle coupable ? — Camille : seigneur… — Antonio : parlez, vous dis-je, je le veux. — Laurence : répondez Camille, je l’exige aussi, quelle preuves avez-vous que, je sois coupable ? — Camille : madame peut-elle me faire cette question, après ce qu’elle sait elle-même, ignore-t-elle, ou ne se rappelle-t-elle plus qu’elle a voulu me charger de cette coupable correspondance, qu’elle m’a dit qu’elle était bien malheureuse de n’avoir pas connu le jeune Urbain avant Antonio, et que dès qu’il était d’une naissance pouvait assortir madame, elle n’eût jamais voulu d’autre époux. Exécrable créature, dit Laurence en voulant se précipiter sur cette femme et contenue par Charles, dans quel gouffre de l’enfer vas tu chercher les calomnies dont tu te souilles ?… et se présentant à Antonio le sein découvert… Eh bien ! seigneur, punissez-moi… punissez-moi, dès l’instant, s’il est vrai que je sois aussi coupable qu’on ose me peindre à vos