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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/111

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signa son arrêt. Il fut convenu, entre le père et le fils, que Camille serait chargé du soin de plonger la coupable dans l’éternelle nuit du tombeau ; on statua que sa mort serait publiée comme le fruit d’une maladie ; qu’Antonio irait finir la campagne commencée sous les ordres de son oncle, et qu’au retour, les deux frères conviendraient d’un nouveau mariage. Antonio aurait bien voulu voir encore une fois sa malheureuse épouse avant que de partir ; un mouvement secret, dont il n’était pas maître, paraissait l’entraîner invinciblement vers cette victime infortunée de la scélératesse de Charles, mais il y résistait ; son père avait soin de ne pas le quitter, et de le raffermir s’il chancelait. Antonio partit sans voir Laurence, il s’éloigna fondant en larmes… tournant à chaque instant ses yeux sur le triste château qui allait servir de cercueil à celle qu’il avait tant aimée… à celle qui était plus que jamais digne de tous les sentimens de son cœur.

Eh bien ! Camille, dit Charles, dès