Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il se vit certain du fruit de son forfait, elle nous appartient maintenant… Ton imagination comprend-elle ce qui peut résulter de la situation où je la place !… et l’art avec lequel je me suis défait par les mains de mon fils, de ce complice mal-adroit, qui ne pouvait plus que me nuire, qu’en penses-tu ? Mais écoute-moi, Camille, et continue de me servir avec le même zèle, si tu veux jouir de la fortune certaine que je t’assure ; je ne veux pas devoir Laurence à la force ; ce triomphe est trop faible pour mon cœur outragé, je veux la contraindre à me supplier d’être à elle… je ne me rendrai qu’à ses instances, je veux qu’elle m’en fasse… Écoute-moi, Camille, je vais tout t’expliquer, tu vas Voir combien ton secours m’est encore nécessaire. Laurence adore Antonio ; c’est par cet amour même que tu dois te garder de détruire, que je vais l’obliger à me tout accorder. Il faut nourrir l’espoir dans ce cœur tout de feu ; ton soin sera de l’embrâser sans cesse ; nous allons consigner Laurence dans une prison de