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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/122

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crédule, trop prompt à l’accuser, et qu’elle n’adorait pas moins.

Comme rien encore ne lui était refusé, elle profita, dans des momens de calme, de ses talens pour adoucir ses maux ; elle fit de sa main la copie de ce portrait si cher, et transcrivit de son sang au bas, ces vers que Pétrarque, son auteur favori, avait fait pour celui de Laure[1].

Però che’ vista ella (*) si mostra umile,
Prommettendomi pace nell’ aspetto
Ma poi ch’i’ vengo a ragionar con lei,
Benignamente assai par che m’ascolte ;
Se risponder savesse a’ detti miei.
Pigmalion, quanto lodar ti dei
Dell’ immagine tua se mille volte
N’avesti quel ch’i’ sol’ una vorrei !

Pétr., Son. 57.

(*) Ce féminin a rapport à l’image, et non pas à Laure à qui s’adressait Pétrarque ; on n’a rien voulu changer au texte.

  1. Ce portrait de la belle Laure fut fait par le célèbre Simon de Sienne, élève du Giotto, que l’on peut regarder après le Cimabué comme le restaurateur de la peinture à Florence ; ils furent l’un et l’autre les premiers qui firent refleurir en Italie cet art,